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J'avais besoin de ralentir, pas de tout lâcher.

Dernière mise à jour : 22 nov.

Pendant longtemps, j’ai couru.Couru après le temps, les responsabilités, la performance.

J’étais infirmière, puis cadre en Ehpad. Un poste d’IDEC où tout repose sur vous.


femme vue de dos habillée en noir, face a un paysage immense et un ciel nuageux

Les plannings, les urgences, les familles, les douleurs, la mort, les équipes à bout. Sans compter la toxicité de certaines personnes qui prennent un malin plaisir à tout détruire, à tout faire pour aller à contre sens et ne pas avancer... au détriment des plus vulnérables.

Et puis… j’ai craqué.

Pas du jour au lendemain. À petits feux, sur plusieurs mois. Je me suis doucement oubliée. J'ai commencé les crises d'angoisse sur le trajet, les larmes aux bord des yeux à chaque fois que l'on me demandait si ça allait, le stress de voir le téléphone sonner quel que soit le jour de la semaine pour me dire "untel est absent", "ce résident à cela, que dois je faire"... J’étais cette femme qui assure (du mieux possible) au travail, mais qui, en rentrant, n’a plus la force d’être pleinement là. Et pourtant, c’est là que j’étais le plus attendue finalement.

Mon fils, avec ses besoins intenses, ses tempêtes émotionnelles, ses difficultés d’attention.Un petit garçon à la fois merveilleux et épuisant, qui me demande plus que je n’arrive parfois à offrir. Et ma fille, tout juste 5 ans, déjà en avance, curieuse de tout, avide de réponses et d’échanges. Elle aussi en demande de présence, de lien, de maman.

Et moi, au milieu de tout ça.Seule la semaine, avec un mari en déplacement. Je gérais. J’enchaînais. Jusqu’au jour où je n’ai plus réussi.


Il y a un moment où le corps dit stop. Où l’esprit sature. Où tout semble trop lourd. Alors j’ai pris un arrêt. Un vrai. Un long. Pas un "juste quelques jours".

Je me suis reposée.J’ai dormi. Beaucoup. J’ai pleuré. J’ai parlé.

J’ai été accompagnée. Psychologiquement. Parce qu’on ne s’en sort pas seule. Parce que dire "je vais mal" ne devrait jamais être une honte. Et surtout, j’ai commencé à déculpabiliser.

Déculpabiliser de ne pas être parfaite. Déculpabiliser de ne plus y arriver. Déculpabiliser de prendre du temps pour moi. Déculpabiliser d’envisager autre chose. De rêver d’un quotidien moins oppressant.


Petit à petit, j’ai réappris à respirer. À me recentrer. À écouter ce qui vibrait vraiment en moi.

J’ai repris le chemin du soin, mais autrement. Moins dans l’urgence, plus dans la douceur. J’ai retrouvé ce que j’aimais : prendre soin, créer du lien, apaiser, transmettre.

Je me suis formée. J’ai osé. Et Maison Hébé est née. Ce projet qui rodait dans ma tête déjà dans mon bureau d'IDEC mais qui n'était à l'époque qu'un doux rêve irréalisable. J'ai donc créé un lieu pensé pour le bien-être, la peau, la confiance. Un lieu à mon image.

Aujourd’hui, je suis toujours maman de deux enfants aux besoins bien différents, mais je me sens alignée. Je travaille avec passion, à mon rythme, et surtout selon mes valeurs. En étant là pour mes enfants le matin et le soir.


Ce nouveau départ n’a pas été facile, mais il m’a offert ce que j’avais perdu :du sens, de la liberté, et l’envie de me lever le matin.

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